par Valona » Sam 13 Mai 2023 23:05
Monsieur Simon - Épisode 1
Je me "doigt" ici de préciser que Monsieur "Simon" n'est qu'un pseudonyme. Un prête nom que j'attribue à cet homme. Bien évidement, désireuse de préserver l'anonymat des protagonistes de mes récits, je ne donne jamais d'identités, d'adresses. Les lieux sont volontairement décrits de manière évasive. Je m'assure ainsi de ne commettre aucun impair. Je suis certaine que dans les descriptions narratives qui suivront, certains lecteurs pourront se retrouver. Tout comme je sais que certaines lectrices pourront s'identifier à moi. Nous ne sommes sans doute pas très nombreuses à pratiquer ce genre de choses. Mais celles qui le font trouveront des situations qu'elles reconnaîtront et qu'elles retrouveront avec bonheur.
Nous sommes en 2021. Le vendredi, tout comme le mardi, je termine à midi. Avec la différence que le vendredi, commence mon week-end. Après le repas, j'aide maman et papa à faire la vaisselle. Je monte dans ma chambre pour me préparer. Je dois aller récupérer un livre que j'ai commandé à la FNAC. A cet effet, je prends ma voiture pour aller en ville. La météo est plutôt sinistre. Des giboulées comme en mars. Je n'aime pas rouler sous la pluie. Je porte alors mes lunettes d'étudiante. Le bruit rythmé des balaies d'essuies glace. Le chuintement des pneus sur l'asphalte mouillé. Même si je suis très attentive, je conduis en étant plongée dans quelques introspections. Il y a peu de voitures. La circulation est fluide.
Pour bien situer l'histoire, je reviens au début de l'après-midi. Juste avant de partir pour cette aventure. Je fais quelques essais dans ma chambre. Je suis vêtue d'une jupe carmin. Un chemisier crème sous un pull noir au col en "V". Mes bas noirs retenus par mon porte-jarretelle. Des souliers de ville noirs à légers talons. Mon manteau. Je prends quelques poses devant le miroir de l'armoire. Je m'accroupis pour voir jusqu'où je peux aller avec cette jupe de velours légèrement évasée au-dessus du genoux. La jupe permet d'amples mouvements de cuisses. Je force un peu les positions. Avec un autre miroir de coiffure, je me regarde de profil. Je me filme avec mon téléphone sous des angles différents. J'aime avoir le contrôle absolu.
J'adore m'auto érotiser ainsi. Je laisse mes cheveux flotter sur mes épaules. Je descends. Mes parents sont assis au salon. Pour eux qui sont enseignants dans le supérieur c'est également déjà le week-end. Je leurs fais un bisou. Je serai de retour pour 18 h. Je vais en profiter pour faire quelques courses. Me voilà en route. Je roule prudemment sur la petite route déserte. Treize kilomètres. Sous une pluie battante. De forts coups de vent. J'ai peur qu'une branche casse. Qu'elle tombe sur la route. Aussi, j'anticipe le danger. C'est arrivé une fois avec papa. Il a réussi à freiner in extremis. Ce fut une source d'angoisse pour moi. Papa s'est arrêté un peu plus loin afin que je retrouve mon calme. Un souvenir pénible.
Je me touche très souvent en roulant. J'adore ça. Je fais très attention. J'aime rouler lentement. Je suis très souvent en dessous des limites de vitesses autorisées. Ce qui fait parfois enrager quelques imbéciles pressés d'aller vers le néant. Ils me dépassent alors quelquefois avec un coup de klaxon rageur. Étant anglo-saxonne ces attitudes typiquement latines m'amusent plutôt qu'elles ne m'inquiètent. Je gare la voiture sur le parking du supermarché. C'est à dix minutes du centre ville. Cela évite de devoir chercher une place payante. Il faut être stratège. C'est vendredi. Il est 14 h45. Il y a du monde dans les rues piétonnes. Je marche d'un pas rapide sous mon parapluie, sur les pavés luisants. Un vent désagréable.
Je monte le grand escalier qui mène à l'étage de la librairie. Il y a là aussi du monde. Nous sommes vendredi après-midi. C'est normal. Je traîne un peu aux rayons de l'informatique, des ordinateurs et des écrans. Avec cette période de soldes, il y a beaucoup de promotions intéressantes. Si je n'avais pas déjà tout ce dont j'ai besoin, en double, je pourrai m'offrir plein de choses inutiles. Je prends deux clefs USB 16 GB. Je possède un MacBook Pro. Je compare les modèles plus récents présentés sur les rayonnages. Rien de neuf si ce ne sont de nouvelles couleurs. Un jeune vendeur me repère. Il vient vers moi pour me renseigner. Presque obséquieux il commence un argumentaire en me prenant pour une cliente intéressée.
Je le remercie poliment pour le laisser là. Le coquin a probablement déjà repéré la jeune fille blonde qui pianote sur le clavier d'un MacBook Air. Je monte au second étage. J'arrive dans la grande librairie. Là aussi, la fréquentation est intense. Ce sont les soldes. Je récupère mon livre réservé à l'un des accueils. Je flâne un peu. Le rayon des livres de voyages. Les albums de photographies. J'ai une préférence pour le noir et blanc. Je trouve que les photographies en noir et blanc flattent beaucoup plus l'émotionnel. Je peux y projeter des impressions toutes personnelles. Je trouve à ces clichés un romantisme que n'a pas la couleur. Je feuillette un des gros albums quand une voix derrière moi me tire de ma découverte.
<< Bonjour mademoiselle ! >>. Je me retourne. Dubitative, j'observe ce parfait inconnu. Il doit avoir la soixantaine. Une allure de vieux professeur à la retraite. << Vous ne vous souvenez pas de moi ? Nous nous étions vu à la bibliothèque municipale en octobre dernier ! Les toilettes ! >> me fait il. Tout me revient soudain. J'éprouve comme un malaise. Terriblement gênée. Silencieuse. Je me souviens m'être faite surprendre volontairement dans les toilettes hommes. En une fraction de secondes le film défile dans ma tête. J'ai soudain honte. Ce sentiment qui provoque en moi une inexplicable excitation. Je ressens comme un choc électrique le long de ma colonne vertébrale. Je reconnais soudain ce quidam.
Je dépasse cet homme d'une bonne tête. Il faut dire qu'avec mes talons, je fais mon mètre quatre vingt cinq. Je balbutie. << Bonjour ! >>. Il me fait encore : << Vous ne vous souvenez plus ? Nous avions bavardé entre les rayons puis un peu aux toilettes. Vous vous étiez trompée, vous êtes entrée dans les toilettes hommes ! >>. Tout me revient très clairement. Je suis très gênée. Plongeant encore un peu plus dans les affres de l'inconfort mental. Cette aventure fera l'objet du prochain récit à la suite de celui-ci. Peu importe l'ordre chronologique car l'intensité est identique. Cela n'apportera que quelques détails supplémentaires. Tout à fait dispensables. Mais comme j'aime raconter mes histoires, ce sera bien.
Avec cette pluie, ce temps couvert, j'ai oublié mes lunettes noires dans la voiture. Des lunettes de soleil aux verres correcteurs. Très pratiques. C'est donc pour ça que cet homme m'a reconnu. Je m'en veux d'être parfois stupide. Je me souviens surtout que cet inconnu a été une des "victimes" de mes jeux exhibitionnistes. Un de ces moments de déviances que j'aime m'offrir. Je fais ce constat. Décidément le monde est petit. Pourquoi le hasard me fait-il rencontrer cet individu ? Lui que j'ai transformé en voyeur involontaire l'espace de quelques minutes de vice intense. << J'en garde un excellent souvenir ! >> continue le quidam. Il est poli. Presque obséquieux. Il se dégage de sa personne une certaine prestance.
<< Je suis professeur de littérature ! Quand je ne suis pas en cours, je suis à la bibliothèque ou ici ! >> lance t-il. Je me sens curieusement à l'aise avec cet inconnu qui se présente. << Je m'appelle Simon ! >> fait il. Je me présente. Je donne le pseudo que j'utilise sur les forums où je publie mes historiettes. "Valona". Il est enchanté de faire connaissance. Curieusement, moi aussi. Nous bavardons un peu. Il me parle de lui, de sa passion pour les livres. Il a déjà publié deux ouvrages à compte d'auteur. Je suis impressionnée. Monsieur Simon ne me pose aucune question. Ce que j'apprécie énormément. Dans la vie réelle, je déteste parler de moi. Je préfère écouter ce que les autres ont à me raconter. Cette rencontre est une formidable opportunité. Moi qui adore lire, je rencontrer un auteur. En chair et en os.
Moi qui fantasme sur l'écriture d'un roman autobiographique, me voilà confrontée à un personnage qui a réalisé ce projet un peu fou. Il me raconte un peu du contenu de ses deux livres. << Vous aimeriez les lire ? >> me demande t-il. Bien évidemment, ma curiosité aiguisée, je m'écrie : << Oh oui, volontiers ! C'est génial ! >>. Je me sens soudain très stupide. Un peu gamine devant cet homme mûr. Il a probablement l'âge de mon papy. Les cheveux gris, presque blancs par endroits. Les yeux bleus clairs, pétillant de malice. Un certain charisme émane de cet homme. Je ne suis toutefois pas dupe. C'est le côté littéraire qui m'intéresse. Le professeur de littérature. Je fais totalement abstraction du reste. Ça ne m'intéresse pas.
<< Je vous propose de nous rencontrer à la bibliothèque vendredi après midi, la semaine prochaine. Si ça va pour vous. J'y suis à partir de 14 h. J'emmènerai mes livres. Je vous les offrirai avec grand plaisir. J'en ai toujours dans la voiture ! >> me fait il d'une voix calme, reposante. Cet homme inspire la sérénité. Il me fait penser à mon papy du côté de mon papa. La même prestance. Je m'entends dire : << Allons jusqu'à votre voiture, je les récupère ! Ma curiosité est à son comble ! >>. Il me dévisage tout sourire. Il est probablement étonné par cette jeune fille intéressée par des livres. A l'époque des échanges informatiques cela doit le surprendre. Il me demande : << Vous aimez les livres à ce point là ? >>. Je réponds : << J'adore lire. J'adore écrire ! J'adore toucher le papier ! >>. Il me regarde longuement en souriant.
Il a les cheveux bien coiffés. Il me semble soudain "beau". Même s'il est un peu "enveloppé", petit et trapu. C'est son œil vif, son air malicieux, son regard extrêmement intelligent qui exercent soudain un curieux attrait. Je me sens étrangement rassurée, en sécurité. << On va aller chercher les livres. Et nous irons boire un café tous les deux ! >> me fait il en m'invitant à le suivre. Quelle coïncidence. Il gare sa voiture comme moi. Sur le parking du supermarché. Stratège et rusé. Il ouvre la portière de sa petite voiture. Il fouille dans le vide poche. Il en sort deux livres de poches. Je m'en empare. J'ai le cœur qui bat la chamade. Il avise le salon de thé qui fait le coin de la rue, là-bas, près du Mc Donald. Toute contente, serrant les livres contre moi, j'accompagne Mr Simon.
Nous sommes attablés au fond de la petite salle de ce salon de thé que je ne connais pas. Nous bavardons. Enfin, j'écoute plutôt que je ne parle. Il évoque sa profession, sa passion pour les livres, sa passion pour l'enseignement en classe terminale et en faculté. Il est à une année de la retraite. Il m'avoue que ça le désole mais qu'il pourra enfin consacrer davantage de temps à écrire. J'écoute car c'est réellement passionnant. Parfois, il me revient le souvenir de ce que j'ai fait devant cet homme, dans les toilettes de la bibliothèque. Cette pensée m'excite. Je prends conscience de mon privilège. Je suis en présence d'un homme cultivé, intelligent, éminemment intéressant. Un homme qui sait forcément à qui il a affaire en face d'une jeune fille qui s'amuse à des jeux exhibitionnistes dans des lieux publics. Cette pensée me fait frissonner. C'est très excitant d'être assise là. C'est la première fois que cette situation se présente. J'éprouve de curieux émois.
Monsieur Simon insiste pour m'offrir les deux livres. Il n'y met aucune condition. Aucune proposition. Pas de doute, je suis assise en compagnie d'un parfait gentleman. << Vous faites "ça" souvent ? >> me demande t-il soudain. Je fais la fille naïve : << Quoi donc ? >>. Il me fait un beau sourire, le regard par en-dessous. Il rajoute : < Vos petits jeux dans les toilettes, comme à la bibliothèque l'autre fois ? >> Je ne sais quoi dire. J'ai envie de me lever et de me sauver. Je surmonte ce réflexe ridicule. Je reste silencieuse. Je n'ose pas croiser son regard. Il continue : << J'ai beaucoup apprécié ! C'est un des plus beaux moments de ma vie dans ce domaine ! Je vous assure. Vous étiez à la fois étonnante et émouvante ! >>. Je lève les yeux pour lui faire un sourire. Je suis terriblement gênée. Profondément excitée aussi.
<< On refait vendredi prochain ? Avec la différence que nous serons complices ! Ça vous tente ? Voyez cela comme une "expérience" ! >> rajoute t-il. Mon sang ne fait qu'un tour. Décidément, cet homme sait caresser ma libido dans le bon sens. J'ai une de ces réponses toute féminine, stupide et frustrante. Je réponds : << Peut-être ! >>. Je pourrai me gifler alors que j'ai envie de crier : << Oui ! >>. Cet homme devine mon trouble. Il demande l'addition. Nous faisons quelques pas. Je ne dis pas que ma voiture est garée à une cinquantaine de mètres de la sienne. Nous nous saluons. Je lui serre la main. Il a une poigne franche. Je m'apprête à tourner les talons. << Alors peut-être à vendredi prochain, à la bibliothèque ! >> me fait il. Je me contente d'un sourire évasif avant de partir en marchant très vite. Sans me retourner.
Je fais le tour du pâté de maisons. Discrètement, du coin de la rue, je constate que sa voiture n'est plus là. Je peux aller tranquillement à la mienne. Je tiens les deux livres comme si c'étaient de précieuses reliques. Je roule doucement. Je me touche. Mes aventures sont toujours tellement intenses. J'arrive à la maison pour 18 h30. J'aide maman à la préparation de la pâte à crêpes pour demain.
Bisou
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